Imaginez un monde où la salle de réunion se transforme en une cour de récréation géante, avec des briques colorées à perte de vue et un enthousiasme débordant qui ferait lever les sourcils à la plus blasée des comptables. Dans cet univers, chacun redeviendrait un enfant… mais capable de faire germer de grandes idées du haut de sa tour en Lego. Cette séance collective, entre fous rires et moments de pure concentration, réinvente totalement la façon de communiquer, de négocier et de trouver des solutions. C’est comme un retour dans le passé qui servirait en fait à préparer l’avenir d’une équipe. Alors, prêts à embarquer pour ce défi où chaque brique compte ?
Comprendre les fondamentaux et les objectifs d’un atelier Lego team building
Pour commencer, c’est un peu comme retourner à la cour de récréation, mais avec un soupçon de sérieux (enfin, pas trop). Contrairement aux activités classiques de groupe où un leader improvise un monologue et les autres hochent la tête, le Lego rééquilibre les échanges. Les participants quittent momentanément leur rôle « officiel » — chef de projet, stagiaire ou super-expert — et se retrouvent avec exactement les mêmes billes : une poignée de briques et la consigne d’en faire quelque chose de cohérent. C’est là que ça devient intéressant :
• On voit émerger un esprit de collaboration décomplexé : bâtir une tour la plus haute possible ou un objet insolite exige qu’on mette en commun son ingéniosité, ses idées folles et, oui, sa patience.
• On apprend aussi à gérer l’imprévu : parfois, on n’a pas assez de pièces d’une couleur ou on se retrouve avec un stock que personne ne voit l’intérêt d’utiliser… jusqu’à ce qu’un coéquipier trouve le détail qui relie tout l’édifice.
• Le côté « retour à l’enfance » brise littéralement la glace et encourage tout le monde à s’exprimer, même les plus réservés.
L’un des grands objectifs de ces ateliers, c’est de favoriser la déconstruction (sans mauvais jeu de mots) de certaines habitudes trop rigides. Quand on vous demande de reconstruire un pont, un personnage ou un puzzle uniquement à partir de ce tas de briques, vous êtes forcé·e de repenser votre manière d’aborder un problème. Et quand chaque membre de l’équipe fait émerger une idée ou une vision, on se retrouve à assembler… bien plus que des briques.
Gérer la communication et la collaboration au cœur de l’activité
Pourquoi tant de fascination pour ces petits morceaux de plastique et leurs tétons d’emboîtement ? Parce qu’ils transforment nos réflexes de communication en véritables jeux de stratégie. L’un des exercices phares illustre bien cette dynamique : le « Lego Challenge ». L’idée, en version classique, est la suivante :
- Une personne voit le modèle à reproduire mais n’a pas le droit de toucher les briques (une torture pour le bricoleur qui sommeille en nous).
- Une autre personne sert d’intermédiaire entre celui qui « sait » et ceux qui bâtissent, mais ne peut manipuler aucune pièce non plus.
- Les bâtisseurs, eux, ont le droit de manier les briques… sans jamais voir l’original à reproduire.
Chacun a sa fonction, mais pour arriver à un résultat décent (comprendre : quelque chose qui ressemble vaguement à un poulet, une fusée ou la tour Eiffel en mini-briques), il faut que la communication soit fluide et précise. Cette répartition très stricte des rôles et le temps limité créent une pression constructive (et un brin comique) :
• On mesure à quel point il est facile de s’emmêler quand on passe par un intermédiaire.
• On fait l’expérience de la nécessité d’écouter vraiment : pas seulement entendre vaguement des instructions, mais les reformuler, s’assurer qu’on a compris avant de se lancer.
• On découvre qu’un simple mot mal choisi peut inciter l’équipe à chercher la brique bleue au lieu de la jaune pendant deux minutes précieuses.
Pour pimenter l’affaire, on peut même ajouter des points de pénalité dès qu’une équipe a besoin de revoir le plan d’origine ou de récupérer d’autres pièces de Lego. Cela oblige les participants à structurer leurs échanges de façon efficace. On se rend compte que la collaboration n’est pas juste un mot sympa dans la description de poste, c’est un véritable exercice d’équilibriste :
• Le coéquipier chargé de transmettre les informations doit être le plus clair possible, sans noyer l’équipe sous des instructions interminables.
• Les bâtisseurs, de leur côté, doivent apprendre à faire preuve de curiosité et à approfondir pour obtenir des précisions.
Enfin, ce type d’activité remet la communication et la cohésion au centre de la table : quand on galère ensemble devant un amas de briques multicolores, on prend soudain conscience que chaque détail compte. Et cette prise de conscience dépasse largement l’atelier : on passe de « on ne m’a pas donné les bonnes informations » à « comment puis-je m’assurer d’avoir toutes les informations avant de construire ? ». C’est un mini-choc culturel salutaire qui, bien souvent, soude les équipes de façon durable.
Explorer le Lego Challenge : principes de base et rôles clés
Voici la scène : on vous confie un modèle à reproduire (un magnifique poulet géométrique, une fusée improbable… prenez l’exemple qui vous fait vibrer). Sauf que ce précieux schéma n’est visible que par une seule personne. Cette âme élue doit mémoriser les moindres détails, sans rien noter, pendant que le reste de l’équipe, exilée dans un univers parallèle (ou en tout cas à l’autre bout de la pièce), attend patiemment de savoir à quoi ressemble le fameux modèle.
C’est le cœur du Lego Challenge, et il se décompose ainsi :
• Le « Lead Designer » (celui ou celle qui a vu le modèle) : il définit la vision, mais il est interdit de toucher la moindre brique. Pire encore, sa place se situe en « zone HQ », là où la tentation de bricoler est quasiment nulle.
• Le « Lead Builder » : le messager qui fait la navette entre le Lead Designer et l’équipe de bâtisseurs. Il peut discuter avec tout le monde, mais ne pose pas la moindre brique non plus. Imaginez un capitaine d’équipe qui aurait… les mains dans les poches.
• Les bâtisseurs : ceux qui portent l’effort final, les mains en plein dans l’action, mais… jamais ils ne verront l’allure du modèle d’origine. Ils doivent donc s’en remettre aux informations du Lead Builder, lequel dépend lui-même du Lead Designer.
C’est toute la beauté de l’exercice : pour éviter la cacophonie intersidérale, il faut communiquer de façon claire, rapide et pertinente.
Intégrer la créativité et la narration pour dynamiser les sessions
On peut par exemple demander à chaque participant de construire un personnage (humain, alien, mixte des deux si vous avez l’âme d’un scientifique fou) et de lui attribuer un superpouvoir ou un accessoire. Qui sait, votre mini-figurine pourrait être un chef d’orchestre télépathe, ou un astronaute philatéliste. Ensuite, on place les protagonistes dans un décor improvisé : une île déserte, un vaisseau perdu en plein cosmos… peu importe, du moment que tout le groupe sent qu’il y a un danger ou un objectif à atteindre.
La magie opère parce que :
• On sort du cadre « On empile des briques » pour plonger dans « On raconte quelque chose ensemble ». Cette bascule libère l’imagination.
• Les participants doivent se concerter pour orchestrer l’histoire : qui fait quoi ? Quel rebondissement improbable va pimenter l’aventure ? Et comment diable la mini-figurine astronaute va-t-elle s’entendre avec le dragon qui vient d’apparaître ?
• En fin de parcours, lorsque chaque équipe présente sa petite mise en scène, on obtient un moment collectif chaleureux (voire plein de fous rires) qui renforce les liens.
Conclusion
Au fond, plonger dans un atelier Lego team building, c’est un peu comme s’offrir un passeport pour l’enfant qui sommeille encore en nous, version « on règle des problèmes sérieux avec un brin de folie ». On découvre vite que la moindre brique mal placée peut devenir l’étincelle d’une collaboration encore plus inventive, voire un vrai révélateur de nos failles de communication. En jouant sur les rôles, le timing serré et la narration, on finit par tisser un lien presque magique entre les participants : il ne s’agit plus seulement de construire un objet, mais bien de construire un état d’esprit collectif. Et lorsque l’on se surprend à célébrer une trouvaille ou à improviser un scénario délirant, on réalise que ces briques multicolores sont un authentique catalyseur de créativité. Au final, revenir à cet univers ludique permet d’aborder de nouveaux défis avec un regard frais, prêt à explorer toutes les voies possibles avant de retomber dans la routine.