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Identifier les besoins, briser la glace

Imaginez entrer dans une pièce où chacun scrute nerveusement le fond de sa tasse de café, comme si elle cachait tous les secrets de l’univers. Vous hésitez entre lancer une blague vaseuse et attendre qu’un miracle brise enfin ce silence gêné. Dans les lignes qui suivent, on va découvrir comment lire dans les pensées de son audience, dégainer l’icebreaker qui va faire basculer l’ambiance et préparer un plan en béton pour que plus personne ne fixe désespérément le contenu de sa tasse.

Identifier les besoins de votre audience

Imaginez une fête où tout le monde est perché autour du buffet à se demander s’il n’est pas trop tôt pour attraper une deuxième part de gâteau. Personne ne sait vraiment à qui parler, ni ce qui va se passer ensuite. Voilà le risque lorsqu’on ne cerne pas les attentes de ceux qui nous entourent. Avant même de sortir un jeu de cartes ou d’annoncer un petit “Tour de table sympathique”, il faut comprendre ce que votre groupe a réellement en tête.

Pour y parvenir, observez d’abord d’où viennent les participants. S’agit-il d’étudiants novices qui n’osent pas lever les yeux de leurs chaussures, de fidèles habitués aux petits comités ou de grands sociables déjà prêts à monter un karaoké collectif ? Vos futurs échanges en dépendent. En effet, un groupe de nouveaux arrivants dans un environnement inconnu n’aura pas les mêmes envies qu’un groupe soudé qui se connaît depuis six mois.

Ensuite, n’hésitez pas à poser des questions (celles qui viennent naturellement ou même quelques-unes plus originales) pour percer la carapace. Les premiers mots peuvent ressembler à “Comment s’est passée ta semaine ?” ou “Quel est ton plat fétiche quand tout va mal ?” — tant que l’on reste dans le domaine du léger et du chaleureux, il y a de fortes chances que la discussion décolle. L’idée, c’est de montrer à chacun qu’on s’intéresse vraiment à ce qu’il a à dire.

Cela implique aussi de détecter le niveau de gêne ou d’enthousiasme collectif. S’il y a plus de temps morts que dans un film d’art et essai mal sous-titré, c’est sans doute le signe qu’il va falloir adapter le style d’animation (un petit jeu de questions-réponses ou un “Tiens, si on faisait un tour de nos pires souvenirs de vacances ?”). Inversement, si certains ne tiennent plus en place, vous pouvez tenter des idées plus énergiques, comme un jeu coopératif ou une activité de groupe en mouvement.

Comprendre l’utilité des icebreakers

À présent, imaginez une toute autre situation : votre groupe est réuni dans un calme un peu pesant et la moindre phrase résonne comme un mégaphone dans un couloir désert. Vous savez que les gens ont envie de se détendre, mais personne n’ose briser la glace. C’est précisément là que les icebreakers entrent en scène, tels de vaillants pingouins sur une banquise un brin trop solide.

Leur mission ? Réchauffer l’atmosphère et alléger la pression en permettant à chacun de faire connaissance — presque sans s’en rendre compte. En posant des questions légères (“Quel serait ton superpouvoir ridicule ?”), en organisant un petit jeu rigolo (quelqu’un s’écrie “J’ai jamais… mangé d’escargots !”, et tous ceux qui l’ont fait changent vite de place), les icebreakers apportent ce sentiment que l’on est tous dans le même bateau. Surtout si, parmi les membres, certains s’imaginent qu’ils sont les seuls à ne connaître personne.

D’un point de vue pratique, c’est un moyen rapide de casser les non-dits et d’éliminer les “Et sinon, tu fais quoi dans la vie ?” un peu trop mécaniques. Vous créez ainsi un environnement où l’on ose parler, se découvrir et même rire un peu de soi-même. Eh oui, plus personne ne se sent exclu ou jugé, et même les timides peuvent trouver leur place — c’est nettement plus engageant qu’un tour de table sérieux où chacun bredouille son nom avant de replonger illico dans son silence.

En clair, les icebreakers aident à façonner un petit cocon de confiance : on a moins peur d’être observé, de dire une bêtise ou d’avouer qu’on ne sait pas trop dans quoi on s’est embarqué. Sur le long terme, c’est aussi plus durable qu’un simple “bonjour-bonsoir” : cela jette les fondations d’une ambiance solidaire, où chacun se sent légitime pour poser une question, proposer une idée ou inviter un collègue à un café. Bref, comprendre l’utilité des icebreakers, c’est réaliser qu’ils ont le superpouvoir d’accélérer le sentiment de “on est ensemble” au sein d’un groupe — et ça, c’est une ressource inestimable pour la suite.

Conseils pratiques et planification réussie

Premièrement, gardez toujours un œil sur la taille du groupe. Un “Tournoi de Pierre-Feuille-Ciseaux” géant peut regrouper toute une promo, tandis qu’un “Bingo” thématique convient mieux à un groupe d’une vingtaine de personnes au maximum (sinon, ça vire au marathon pour trouver celui qui a déjà mangé un insecte grillé). Mieux vaut aussi avoir un plan B en poche : parfois, la salle est trop petite ou le temps se réduit comme peau de chagrin, et il convient alors de dégainer une version raccourcie de l’activité.

Un autre point crucial : tester le matériel et l’espace. Si vous voulez jouer à “Jenga questions” (où chaque pièce a sa petite question), vérifiez d’abord qu’il y a suffisamment de place pour que plusieurs petites tours vivent leur vie sans s’écrouler sur les genoux de vos participants. Même remarque pour “Téléphone Pictionary” : on évite la panique de dernière minute en pensant à apporter du papier et des stylos pour tout le monde. Oui, même pour André, qui arrive systématiquement avec les mains dans les poches.

Enfin, gardez en tête que l’objectif numéro un est de détendre l’atmosphère et de briser la distance entre les gens. S’il faut prendre trois minutes pour expliquer les règles d’un jeu un chouïa compliqué, faites-le posément, en glissant une anecdote ou deux pour donner le ton. L’essentiel, c’est que chacun comprenne la finalité : la convivialité prime, non la compétition féroce (sauf si vous avez affaire à une bande de fanatiques de jeux, prêts à se battre pour une médaille en carton).

Personnaliser les approches selon le groupe

Concrètement, si vous avez affaire à une bande de novices qui n’osent pas encore échanger trois mots, privilégiez des formats rassurants et relativement courts : par exemple, “M&M’s challenge” (où chaque couleur correspond à une question amusante) ou “Bingo social” pour amener les gens à se découvrir sans qu’ils aient l’impression de passer un interrogatoire. L’idée est de leur laisser le temps de s’apprivoiser.

Avec un public déjà un peu téméraire, vous pouvez oser un “Line up” (où l’on se range selon son mois de naissance ou ses talents cachés) ou même un “Marshmallow challenge” (fabriquer la plus haute tour possible avec des baguettes de spaghetti et du scotch). Tout l’intérêt est de cultiver cet esprit d’entraide plutôt que la compétitivité pure.

Des nuances sont aussi à considérer en fonction de l’âge et de la sensibilité du groupe. Pour un public adulte en quête de discussions profondes, pimentez la chose avec des questions plus introspectives (“Si tu pouvais interviewer n’importe quelle personne dans l’Histoire, qui choisirais-tu ?”). Pour des étudiants qui viennent d’arriver dans leur nouvelle fac, peut-être un “Train Wreck” (on crie “J’ai jamais…” et on regarde qui change de place à toute vitesse) sera plus approprié.

Enfin, si vous travaillez avec un groupe virtuel (par exemple en visioconférence), il existe des options spécifiquement pensées pour le distanciel, comme le “Three object hunt” (on court chercher des objets représentatifs de notre état d’esprit) ou le “Whiteboard collaboratif” (chacun ajoute un mot ou une phrase et on découvre un poème collectif improbable).

Conclusion

Il suffit parfois d’un tout petit soupçon de créativité pour entrebâiller la porte de l’interaction et instaurer une atmosphère plus chaleureuse. Prenez en considération ce qui fait vibrer votre public, jonglez avec les idées d’icebreakers qui vous inspirent et gardez en tête que l’essentiel, c’est l’échange sincère. À force de tester et d’ajuster, vous trouverez la formule magique qui transformera un groupe anonyme en un collectif souriant et partant pour de grandes conversations.